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vendredi 31 mars 2017

TMC décortiquée par un expert financier



Ferhat Ali expert financier, nous explique comment le cahier des charges en soit n'est pas clair pour être respecté.

Durant les deux premières années, nous apprenons qu'aucun taux d'intégration n'est imposé, puis l'usine devra atteindre 15% puis 40% de taux d'intégration.

Cette partie sombre dans le cahier des charge permet aux industriels d'avoir deux ans d'importation et préparer les sous-traitant pour intègre des équipements locaux.

Pensez-vous que l’usine de montage de TMC de Tiaret pratique réellement du SKD ?

Selon la définition toute élastique du SKD, on peut partir du montage de portes, jusqu'à la série totale de composants pré-montés. Ce cahier de charges ne précisant rien de particulier en la matière, on peut dire que même avec un vehicule à moitié ouvert, on y ouvre droit.

Par contre, si les composants étaient définis, avec précision, en fonction de leur taux de montage préliminaire chez le constructeur, les choses seraient plus claires, pour toutes les parties, y compris les observateurs.

Ce que par contre j'ai vu, dans un reportage vidéo sur un site électronique, ne montre pas une chaine de montage selon la méthodologie universellement admise en la matière, ni encore moins des personnels ayant l'air d'avoir une formation spécialisée dans autre chose que la manutention. Ou même des équipements qui permettent des opérations de montage, à la chaine, rapides, fiables et efficaces.

Mais un atelier de montage empirique, et même dangereux pour les employés, comme les crics à losange, utilisés pour caler un moteur, qui devait être monté, et boulonné, par un employé juché, sur une plateforme non conçue à cet effet, dans une position, inconfortable, dangereuse et qui n'a rien à envier à n'importe quel garage sous équipé d'Alger.

Une chaine SKD, est conçue comme un circuit de marche en avant, sans retour en arrière, ou à chaque étape, des équipements d'assistance, manipulés par des ouvriers qualifiés, installent les composants, avec pour unique tache le boulonnage, et pas le maintien des composants en équilibre ou en place.

Sinon c'est dangereux, coûteux en temps et main d'œuvre, et empirique. Par certains côtés, on peut même dire que cette usine fait du CKD pour les essieux, et aucun SKD sur les garnitures et sellerie. Les essieux en SKD sont prémontrés avec fusées, cardans, étriers de freins et triangles, l'opération consiste juste à introduire les fusées dans les trous de vis et les cardans dans la boite à vitesse. Là, nous avons des étriers épars, des amortisseurs sans ressorts et des cardans montés tous seuls, attendant les disques, et c'est le modus opérandi d'un mécanicien et pas d'une unité de montage. Mais en vertu de ce cahier de charges, on ne peut rien reprocher de précis à ce constructeur, qui se conforme à un texte qui peut être lu comme chacun le veut.

Quelle est votre réaction concernant les résultats de la commission d’inspection dépêchée à l’usine Hyundai et la célérité avec laquelle cette affaire a été bouclée?

Là nous sommes revenus à la démarche orthodoxe connue d'autres structures de contrôle publiques, et dans ce cas, avant de se pencher sur les résultats, qui étaient prévisibles, il faudrait peut être se pencher sur la démarche, qui au moins pour l'Inspection Générale des Finances, et celle des Douanes me parait franchement des plus incompréhensibles.

Pour l'inspection du Ministère de l'Industrie, si c'est pour vérifier la conformité à ce cahier des charges, le déplacement était de trop, et les frais qui vont avec aussi.

Par contre pour les deux autres, je n'ai jamais vu l'Inspection Générale des Finances, procéder de cette manière, et faire une visite sur site, pour conclure dans les heures qui suivent, c'est une nouveauté en matière de contrôle financier.

L'IGF, a pour mission essentielle, déjà de vérifier, les documents, relatifs à l'investissement, son coût, son mode de financement, sa conformité aux engagements pris et aux textes en vigueur, en matière de financements et aides publiques, et surtout la conformité de l'investissement avec les clauses financières et juridiques du cahier des charges, et les différents agrégat financiers de l'exploitation de cet investissement, y compris les coûts d'achat des composants, leur coûts de vente et la conformité aux conditions d'exonération douanières et fiscales.

Ce genre de mission durant des semaines si ce n'est des mois, commence en général, au niveau des banques et des douanes, sur les documents financiers de l'opération avant d'aller sur site, vérifier les stocks existants, et leur nature physique.

Une équipe sur site, n'est utile le premier jour que pour établir cet inventaire à priori, et récupérer les documents comptables nécessaires à la suite des opérations. Le reste peut se faire au bureau, calmement, et dans le respect des droits de l'entité objet de l'enquête et des procédures, cela ne semble pas avoir été le cas, vu cette conclusion en un jour.

Pour la Douane, l'Inspection Générale, contrôle par vocation, les activités des services douaniers et pas les opérateurs, ceux-ci relevant de la Direction des Enquêtes Douanières. Précédemment dénommée SERD.

Et pour ces deux services, l'enquête commence au port, ou même avec un couloir vert, la visite primaire et sommaire peut être faite, ou les scellés posés, avant ouverture sous contrôle douanier sur site.

Et si cela n'a pas eu lieu, l'infraction est partagée entre l'opérateur et les fonctionnaires de ce Corps. Si elle a été faite, si infraction il y a, le SERD s'occupe de l'opérateur et l'Inspection Générale des fonctionnaires. Aller sur site, revient à dire que la Douane ne savait pas exactement ce qui s'est passé, sur documents au débarquement, ou au dépotage, et là c'est un autre débat.

En conclusion, cette inspection de l’usine Hyundai, a été menée, de manière aussi peu orthodoxe que ce cahier des charges a été établi.

Le chemin vers toutes les éventuelles errances chez les opérateurs, étant préalablement ouvert et balisé, aussi bien par les textes, que par les procédures à posteriori qui s'éloignent de plus en plus des règles universellement admises, et consignées dans nos textes généraux.

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