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samedi 11 mars 2017

Usine de montage en Algérie : Peugeot fait le forcing


Le constructeur automobile français PSA (Peugeot) a lancé une offensive médiatique en Algérie, pour tenter de faire avancer et faire accepter son projet d’usine de montage de véhicules dans le pays. En effet, le projet est suspendu depuis plusieurs mois. Fait inédit, la marque au lion a dévoilé ce week-end les détails techniques.

Peugeot accompagné de 7 équipementiers et sous-traitants

Selon des « fuites » rapportées par plusieurs journaux algériens, le constructeur français compte s’installer dans la région d’Oran, comme son compatriote Renault, dans une usine de 120 hectares et devrait employer 1000 personnes. Surtout, Peugeot ne ramènerait pas moins de 7 équipementiers internationaux dans ses bagages.

En plus de Faurecia (sièges et échappement), déjà annoncé, de grandes marques comme l’allemande Leoni et la japonaise Yazaki (câblage), ainsi que Trèves (intérieur de véhicules) ou Plastic Omnium (réservoir et pare-chocs) devraient donc s’installer en Algérie dans le cadre de ce projet. Une vingtaine de sous-traitants locaux seraient également prévus.

100 000 véhicules de quatre modèles (Pick-up, 208, 301 et Citroën C-Elysée) devraient sortir d’usine à terme, avec une première étape de 25.000 véhicules, puis une seconde à 75.000 unités annuelles en 2020.

Opération séduction… via le Maroc

Face aux blocages, le constructeur français tente donc la séduction. Peugeot exerce ainsi une pression indirecte sur le gouvernement algérien, qui exige jusqu’à présent des garanties. En février, le constructeur est allé jusqu’à inviter la presse algérienne au Maroc. Le but était de présenter son usine locale, peut-être pour faire miroiter un projet similaire en Algérie.
Cette démarche est, en fin de compte, assez maladroite de la part de l’entreprise française. En effet, en plus des susceptibilités entre Alger et Rabat, l’installation au Maroc est sans commune mesure avec son projet algérien. Il s’agit là-bas d’installer un véritable complexe industriel d’envergure internationale, avec des taux d’intégration élevés (proche de 80%), y compris pour les moteurs, le coeur d’un véhicule, et surtout un investissement colossal de près de 600 millions d’euros. En comparaison, l’usine algérienne est bien moins ambitieuse. Une manière de se conformer aux cahiers des charges pour pouvoir continuer à écouler des véhicules sur le lucratif marché algérien.

Des exigences de transparence du gouvernement

Initialement prévue en 2016 lors de la réunion de haut-niveau à Alger du Comité mixte économique franco-algérien (Comefa), la signature définitive attend toujours. Les raisons du blocage, longtemps restées mystérieuses, sont liées à des exigences du gouvernement algérien, officiellement encore imprécises.

En effet, ce dernier a fixé des conditions à Peugeot, que le constructeur martèle avoir satisfait. Dans les faits, il demeure un problème de fond, selon une source contactée par TSA. La partie algérienne exige plus de transparence, notamment concernant la détermination des coûts du constructeur, avec en toile de fond la question de la surfacturation.

Peugeot a longtemps réalisé un chiffre d’affaires de près d’un milliard de dollars en Algérie, mais avec des bénéfices d’à peine quelques dizaines de milliers de dollars, faisant peser de forts soupçons d’optimisation fiscale, de minimisation de bénéfices et d’abus sur les prix de transfert avec la maison-mère ou d’autres filiales du constructeur à l’étranger.

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